Au début de l’année 1794, La commune de Lille fit construire une nouvelle guillotine par un charpentier local. Avant sa mise en service, les administrateurs du directoire demandèrent au bourreau de la ville de procéder, en leur présence, aux vérifications d’usage. Pierre-Joseph Foyez, exécuteur des hautes œuvres de Lille depuis plus de vingt-cinq ans (1) et Charles-Louis, son fils, qui était aussi son aide, testèrent la machine en guillotinant deux moutons. Voici le procès verbal de ces essais :
« Le quinze pluviove de l'an second (3 février 1794) de la République Françoise une & indivisible, trois heures après midi, Nous Henri Sifflet et Louis Le Clercq administrateurs du Directoire du District de Lille, commissaires nommés par l'Administration pour être présens à l'épreuve d'une nouvelle guillotine, nous sommes transportés dans la maison du citoyen Deledicque, marchand charpentier, rue des trois anguilles, où étant & en présence des citoyens Pierre Boisserie, officier municipal de la commune de Lille, Pierre-Joseph Dumont, architecte adjoint au génie, & Deledicque, marchand charpentier, avons par les citoyens Pierre & Charles-Louis Foyez, exécuteurs de la Loi, fait faire l'épreuve de la nouvelle guillotine à bascule, construite d'après le plan de celle de Paris, en faisant opérer sur un mouton vivant garni de toutes ses laines; ayant attaché à cet effet l'animal sur la bascule, le tranchant étant tombé, la tête de l'animal fut bien séparée de son corps, mais elle resta suspendue par les laines du cou.
Ayant examiné attentivement quelle étoit la cause de cet événement, nous avons remarqué que la laine qui s'étoit introduite sur les côtés avoit retenu la tête et l'avoit empêchée de tomber sur l'échafaud.
Pour nous en assurer nous avons fait amener un second mouton, & après avoir pris la précaution de faire couper les laines qui environnoient le cou & la tête & l'avoir fait placer sur la bascule, le tranchant étant tombé, la tête fut à l’instant entièrement séparée du corps. La guillotine ayant fait alors tout l’effet qu’on pouvoit en attendre nous avons fait dresser le présent procès verbal.
Henri Sifflet et Louis Le Clercq, administrateurs du Directoire du District de Lille. » (2)
Ayant examiné attentivement quelle étoit la cause de cet événement, nous avons remarqué que la laine qui s'étoit introduite sur les côtés avoit retenu la tête et l'avoit empêchée de tomber sur l'échafaud.
Pour nous en assurer nous avons fait amener un second mouton, & après avoir pris la précaution de faire couper les laines qui environnoient le cou & la tête & l'avoir fait placer sur la bascule, le tranchant étant tombé, la tête fut à l’instant entièrement séparée du corps. La guillotine ayant fait alors tout l’effet qu’on pouvoit en attendre nous avons fait dresser le présent procès verbal.
Henri Sifflet et Louis Le Clercq, administrateurs du Directoire du District de Lille. » (2)
(1) Trois mois seulement après avoir essayé cette nouvelle guillotine, Pierre-Joseph Foyez mourut le 30 mai 1794 dans sa maison de la rue des Etaques.
(2) Archives départementales du Nord, Série L, district de Lille, liasse 53. Document publié in Bulletin de la Société d’Etudes de la Province de Cambrai, tome XII, 1908, Lille, Lefebvre-Ducrocq, 1908, pp.267-268.
JDELAVERRIERE#NYC.RR.COM
RépondreSupprimerHISTORIEN
MONSIEUR DE NEW YORK!
TRES BON/......CONTINUEZ.
JDELAVERRIERE#NYC.RR.COM
En remontant ma généalogie sur le secteur d'armentières + lille, je trouve beaucoup de décés en 1794. cette nouvelle guillotine en était elle cause ?? je pensai à une épidémie, mais je me pose des questions ?
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